Tristan Paul Henson [U.C]

Aaron s'apprêtait à passer une journée plate, sans saveur, sans réjouissance. Ce matin-là, pour commencer, il s'était levé du pied gauche, écrasant presque son réveil en désirant arrêter sa sonnerie stridente. Lundi. Ce mot résonnait dans sa tête, porteur de connotations négatives. Le jeune homme eut d'abord du mal à se dégager de sa couette bien chaude. Torse nu, lorsqu'il fut enfin debout, il s'avança plein d'espoir vers la fenêtre de sa chambre universitaire. Mais ce qu'il vit ne fit que le renfrogner d'avantage. le ciel était gris, couvert de nuages menaçants, il n'allait donc pas tarder à pleuvoir. Géniallissime!

Il prit tout de même le soin de choisir une tenue qui le mettrait en valeur. Pour lui, tout était dans l'apparence. il se dirigea ensuite vers la petite salle de bain qui complétait la pièce où se trouvaient son bureau et son lit et prit une courte douche brûlante. Ce n'était pas vraiment le top pour se réveiller... A la cafétéria, il s'était resservi deux fois de café. Au lieu de lui donner un peu plus d'énergie qu'il en avait, ça avait eu le don de l'irriter encore plus qu'il ne l'était.

Ayant au moins un quart d'heure d'avance sur le début des cours, il décida de se trouver un coin tranquille où se détendre. Il aimait être entouré mais l'atmosphère énergique et bruyante qui régnait à l'université était parfois très pesante. Aaron s'engouffra donc dans le grand bâtiment où se trouvait la plupart des salles de cours et d'études pour les étudiants du campus. Les couloirs étaient quasiment vides. Seuls quelques élèves studieux ou solitaires vérifiaient une dernière fois leur casier ou allaient faire un petit saut à la bibliothèque. Un peu las, le jeune homme se dirigea vers les toilettes d'un couloir, d'une démarche nonchalante. Il fit couler l'eau du robinet sans la toucher, juste pour passer le temps, et ne remarqua même pas que le mince filet d'eau s'était arrêté brusquement. Soudain, des bruits de pas se firent entendre. Il tourna la tête vers la porte de la petite pièce et vit passer assez tranquillement une fille qu'il connaissait «bien». Il s'agissait d'une certaine Elisabeth, une petit blonde particulièrement craquante qu'il avait croisé dans un bar le précédent week-end et désespérément tenté de draguer.

Silencieusement, il la suivit, intrigué. Elle se dirigea vers l'amphithéâtre de la faculté. pourquoi diable se rendait elle ici? Après avoir rapidement arrangé son look, il entra à son tour dans l'immense salle. La jeune fille était déjà assise sur l'un des innombrables bancs de bois.

«Je ne savais pas que tu étudiais ici... Elisabeth.» Lança t-il en souriant, alors qu'elle était en train de fouiller dans son sac.